Il est également le premier à laisser de côté l'intégrité du motif au profit de la cohésion et de l'autonomie de la composition: ce sont moins les éléments peints qui comptent que les rapports établis entre ces éléments dans l'espace. Braque adopte ce principe; et c'est ainsi que l'on peut observer, dans Le viaduc à l'Estaque, des ruptures dans les lignes de contour qui permettent la modulation, c'est-à-dire le passage d'une couleur à une autre, d'une forme à une autre. Abandonner la vision du modèle Au-delà de l'influence cézanienne, c'est l'autonomie du tableau par rapport à son modèle et la tension volumétrique de la surface plane que Georges Braque recherche. Cela s'observe dans la composition du Viaduc à l'Estaque, où l'espace est structuré verticalement. La ligne d'horizon correspond au tablier du viaduc, tout en haut de la toile, donnant ainsi l'impression d'un paysage qui s'élève parallèlement au plan de la toile. Georges Braque, Le viaduc à l'Estaque, 1908, Huile sur toile, 72, 5 x 59 cm, Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris.

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Il est également le premier à laisser de côté l'intégrité du motif au profit de la cohésion et de l'autonomie de la composition: ce sont moins les éléments peints qui comptent que les rapports établis entre ces éléments dans l'espace. Braque adopte ce principe; et c'est ainsi que l'on peut observer, dans Le viaduc à l'Estaque, des ruptures dans les lignes de contour qui permettent la modulation, c'est-à-dire le passage d'une couleur à une autre, d'une forme à une autre. Picasso - Maisons sur la colline L'espace bâtit par Picasso et Braque a pour vocation de s'affranchir de son modèle dans le monde réel et s'inscrire uniquement dans l'espace bidimensionnel de la toile en renonçant à la mimésis et à l'impression de profondeur. Ici intervient le paradoxe essentiel aux œuvres de Braque et de Picasso (puis inhérent au cubisme en général): ces formes schématisées, qui ne ressemblent plus exactement à celles présentes dans la nature, expriment selon le peintre la quintessence du réel. On touche donc, dès 1908, à un fondement essentiel du cubisme: la possession du réel, l'objectivité, qui nécessite l'affranchissement de règles établies depuis plusieurs siècles.

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Le Viaduc à l'Estaque de Georges Braque, toile peinte en juin-juillet 1908, montre un flanc de colline provençale. La végétation y est uniquement composée d'arbres et les maisons ressemblent moins à des habitations qu'à des cubes et des lignes. Celles ci permettent de construire la toile en fonction de la géométrie et dirigent le regard du spectateur. Ce paysage est un peu particulier et surtout très dense; les arbres s'y croisent, les masses sont compactes et géométriques, les maisons n'ont ni porte ni fenêtre ce qui les rend plus massives. Leur entassement sur le flanc de la colline leur donne l'apparence de rochers, elles sont comme intégrées à la nature qui les entoure. Ici, Braque ne respecte pas la lumière naturelle et ce sont les couleurs qui construisent la toile. Hormis les arbres, la lumière jaune orangée semble tout dévorer. Les couleurs sont transposées par de vives hachures bien visibles sur l'ensemble de la toile. Mais l'intensité des volumes fait disparaître celle de la lumière.

Ici intervient le paradoxe essentiel à l'œuvre de Braque (puis inhérent au cubisme en général): ces formes schématisées, qui ne ressemblent plus exactement à celles présentes dans la nature, expriment selon le peintre la quintessence du réel. On touche donc, dès 1908, à un fondement essentiel du cubisme: la possession du réel, l'objectivité, qui nécessite l'affranchissement de règles établies depuis plusieurs siècles. Solène Longerey

July 31, 2024, 2:24 am