Certaines de ces expressions vides de sens sont d'ailleurs incomprises par Meursault qui les transcrit entre guillemets. Le Procureur a recours à un ensemble de clichés et d'idées préconçues sur la psychologie présumée d'un criminel. Grand orateur, le Procureur maîtrise l'art de la rhétorique. Il sait attirer l'attention de l'auditoire avec des figures de style saisissantes. On relève par exemple une antithèse qui contraste l' « aveuglante clarté » des faits et « l'éclairage sombre » de la psychologie de Meursault. Il capte l'attention grâce à des répétitions emphatiques ( « Cet homme, messieurs, cet homme est intelligent ») et des questions rhétoriques ( « Vous l'avez entendu, n'est-ce pas? »). Le Procès de Meursault dans l’Etranger | Superprof. L'expression « aveuglante clarté « n'a pas été choisie par hasard par Camus. En effet, sans s'en rendre compte, le Procureur met le doigt sur la c ause réelle du crime: le soleil aveuglant qui a perturbé Meursault le jour du meurtre. Mais en utilisant cette expression au sens figuré, le Procureur passe à côté de la cause réelle du crime.

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On relève ainsi plusieurs adverbes d'approximation (« peut-être «, « en quelque sorte «, « en quelque sorte «) et le verbe modalisateur inséré en incise: « si j'ai bien compris «. Ce regard naïf lui permet de percer l'absurdité de ce procès dans lequel le procureur et son avocat plaident la même cause. L étranger le procès texte sur. On note ainsi le parallélisme entre le procureur général et l' avocat aux lignes 4 à 6: « L'avocat levait les bras et plaidait coupable, mais avec excuses. Le Procureur tendait ses mains et dénonçait la culpabilité, mais sans excuses. » La position physique des deux avocats est identique (« levait les bras » et « tendait ses mains ») et leur discours est identique (« plaidait coupable » et « dénonçait la culpabilité ». ) La répétition de l'idée de culpabilité dans ces deux phrases souligne l'enfermement de Meursault dans un s ystème judiciaire qui ne le comprend pas. B – Meursault exclu de son procès De façon paradoxale, alors qu'en tant qu'accusé Meursault pouvait s'attendre à être au centre du processus judiciaire, il en est irrémédiablement exclu.

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Son discours est ponctué d'hyperboles (« infatigable », « aimé de tous », « fils modèle », ; « dont je traînais déjà, comme le plus sûr des châtiments, le remords éternel ») qui le rendent caricatural: il n'est pas adapté à la personnalité de Meursault. L'avocat dit des choses qui manquent de justesse sur Meursault, pour le faire rentrer dans une norme acceptable par la société. Or Meursault refuse de s'y soumettre (il n'a jamais manifesté de remords envers son crime, et affirme d'ailleurs ne pas le regretter). Enfin les verbes de perception et d'opinion nous montrent que le point de vue est interne: les paroles de l'avocat sont entrecoupées par les pensées de Camus montre que Meursault ne se reconnaît pas dans ces propos: il insiste sur le fait que c'est l'opinion de son avocat « pour lui ». Il signale alors lui- même la médiocrité de son avocat (« ridicule »), et le dévalorise par rapport au procureur (comparaison). Lecture analytique, Le Procès, L'étranger d'Albert Camus : Comment l'auteur condamne-t-il l'exercice de la justice ? - Commentaire de texte - jesuisprof. Enfin, il signale les oublis de la plaidoirie: « j'ai senti que cela manquait dans sa plaidoirie ».

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Mais également l'affaire dont il s'agit, le procès initial étant du meurtre de l'Arabe commis par Meursault débouche sur l'âme de ce dernier et la nonchalance dont il a fait preuve lors de l'enterrement de sa mère. Peu à peu, au fil du procès, nous constatons un détachement certain de Meursault. 2 raisons en sont la cause: tout d'abord, le personnage est exclu à son propre procès, son avocat parle à la première personne « il est vrai que j'ai tué » (l. 3), aussi, lorsqu'il questionnait l'avocat quant cette façon de faire, ce dernier lui à répondu que c'était quelque chose de normal (l. L'étranger le procès texte. 6), ce qui à déclenché chez Meursault un sentiment d'écartement et de rabaissement (l. 7) quant à son propre procès. De plus, le fait de trouver complètement impuissant lorsqu'on évoque son âme, qui reste quelque chose de personnel lui évoque également un sentiment de vertige, il n'était plus sur de rien (l. 23). Dans le dernier paragraphe, Meursault montre pour la première fois pendant tout le procès un sentiment: le sentiment de manque, de souvenir.

37). Le personnage de la première partie du roman ( avant le crime) et celui présent du procès, sont similaire sur quelques points: aucune visibilité de sentiments, mais le crime à sans doute accentué ce trait de caractère.... Uniquement disponible sur

July 31, 2024, 4:02 am