Cela peut être paraître ridicule mais j'ai réussi mon rêve d'adolescent! Moi je voulais être député, c'était une vocation comme celui qui veut être pilote, médecin ou vétérinaire. Je ne savais pas en quoi cela consistait exactement mais je voulais servir mon pays. Quand, gamin, je traversais ma région avec mes parents, je me disais: « on pourrait faire ceci et cela ». À l'âge de 14 ans, j'ai commencé à faire campagne pour De Gaulle. J'avais pour lui, et j'ai toujours, une admiration sans bornes. Il incarnait pour moi la France. " Je me dis qu'il est possible d'être élu une fois, par hasard, mais l'être sept fois, comme moi, prouve qu'on a mené à bien sa mission " Donc, vers 17 ou 18 ans, j'ai voulu faire Sciences Po, à Strasbourg. Noces 30 ans après. Je suis sorti major de ma promotion. Je me souviens que le premier jour, le directeur rentre dans l'amphithéâtre en disant « ceux qui sont venus en pensant faire une carrière politique peuvent repartir tout de suite! ». Mais pour moi c'était un moyen de se former pour un jour être élu.

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Lors d'une réception, Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, vient me voir, me tape sur l'épaule et me dit « l'école de la sécurité civile c'est pour toi ». J'étais heureux comme un pape mais j'étais gêné vis-à-vis de mon collègue député-maire de Verdun. Je vais chez lui pour lui annoncer la nouvelle. Il me dit: « Quoi! Oh le salaud! Il m'a dit exactement la même chose ». Finalement, l'école est restée à Brignolles. Vous avez été à l'Assemblée avec tous les grands noms de la politique ces trente dernières années: quel est celui qui vous a le plus impressionné? Je retiens plutôt la chose suivante: souvent, l'image publique de ces personnalités n'est pas celle ressentie quand je les approchais. Certains sont considérés comme très populaires et sympathiques mais quand vous les croisez, ils ne vous saluent même pas et vous regardent de haut. Jean-Luc Reitzer, député pendant 34 ans, prend sa retraite : « Il ne faut pas attendre de reconnaissance ». Ce qui engendre parfois des déceptions et des désillusions. Parmi tous vos mandats, quelle a été votre période préférée? Entre 1993 et 1995, ce fut la plus belle période: j'étais très proche d' É douard Balladur (alors Premier ministre, ndlr), je l'appréciais énormément.

Il y a aussi de l'appréhension vis-à-vis des hommes politiques et j'en suis particulièrement triste. Pour moi, le député doit absolument garder un ancrage territorial. " Moi je voulais être député, c'était une vocation comme celui qui veut être pilote, médecin ou vétérinaire " Certains collègues me disent: « Je ne suis pas là pour jouer à l'assistante sociale et pour sacrifier mes week-end ». Et bien si! Le député doit être présent dans sa circonscription le samedi, le dimanche et les jours de fête. Si je ne l'avais pas fait, je ne serais plus à l'Assemblée depuis longtemps. À chaque décès, anniversaire, mariage, naissance, dans ma circonscription, j'écris les cartes, personnellement. Je ne l'ai pas fait par démagogie mais parce que le rôle d'un élu est de partager les peines, les joies et les réussites de ses concitoyens. Résultat, tout le monde me connaissait et je connaissais tout le monde. 34 ans de mariage : les noces d'ambre. Par rapport à vos aspirations de jeune élu en 1988, qu'avez-vous réalisé et, a contrario, que n'avez-vous pas pu faire?

July 30, 2024, 9:56 pm