Un autre laboureur m'a parlé comme on parle dans le sommeil, d'une voix précipitée et folle – la voix de mon ami perdu. C'était lui peut-être, car Port-des-Prés était tout proche où le Temps allait perdre son pouvoir... Voici le banc où je m'assieds sans rompre l'accueil des oiseaux: un rossignol des murailles, le pinson tombé du toit, une mésange qui meurtrit la poussière de mille griffes minuscules. La fontaine chante et perd haleine à chaque assaut du vent. Il y a une autre voix encore, celle du ruisseau sous les frênes comme une incantation monotone et profonde. Le temps s'endort. L'esprit s'endort. Ô présences, que tardez-vous donc à paraître? » ( Air de la solitude, «Présences à Port-des-Prés»). Solitaire, d'une discrétion infinie, Gustave Roud n'en a pas moins été un pôle irradiant des lettres de Suisse romande des années 1930 jusqu'à sa mort. Toute une génération d'écrivains a fait le «voyage» jusqu'à la ferme de Carrouge pour chercher l'écoute, écouter avec lui la nuit qui tombe, percevoir les voix qui comptent.

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Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Gustave Roud est un poète suisse romand né le 20 avril 1897 à Saint-Légier en canton de Vaud et mort le 10 novembre 1976 à l'hôpital de Moudon. Installé avec ses parents en 1908 à Carrouge dans le Haut-Jorat au dessus de Vevey dans une ferme héritée du grand-père maternel, il y passa toute sa vie avec sa sœur Madeleine, son aînée de quatre ans, jusqu'à sa mort. Sommaire 1 Biographie 2 Itinéraire photographique 3 Œuvres 3. 1 Publiées de son vivant 3. 2 Posthumes 3. 3 Photographies 3. 4 Correspondance 3. 5 Traductions 4 Bibliographie 5 Notes et références 6 Liens externes [ modifier] Biographie Il suit des études classiques et obtient une licence de lettres à l'Université de Lausanne et publie ses premiers poèmes dans le cahier Vaudois (1915) Après une tentative malheureuse, il renonce à l'enseignement et s'installe définitivement à Carrouge, et se consacre à ses activités: l'écriture poétique, la traduction, la critique d'art, et également la photographie.

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On sent que l'écrivain redoute l'hiver d'ailleurs, qui rentrera hommes et bêtes et l'isolera davantage. Mais on le sait, en hiver, les paysans réparent leurs outils et Sophie Creuz que Gustave Roud avait lui aussi une pierre à fusil dont il usait pour affûter sa plume.

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11, correspondance 1948 - 1972 Translations [ edit] Poëmes de Hölderlin, Lausanne, Mermod, 1942. Lausanne, Bibliothèque des Arts, 2002. Rilke, Lettres à un jeune poète, précédées d' Orphée et suivies de deux essais sur la poésie, Lausanne, Mermod, 1947. Novalis, Les Disciples à Saïs, Hymnes à la nuit, Journal, Lausanne, Mermod, 1948. Lausanne et Montpellier, Bibliothèque des Arts et Fata Morgana, 2002. Novalis, Hymnes à la nuit, Albeuve, Castellsa, 1966. Georg Trakl, vingt-quatre poèmes, Paris, La Délirante, 1978. Honors [ edit] Prix de la Société des Ecrivains suisses, 1934. Prix Rambert, 1941. Prix du Salon neuchâtelois, 1945. Prix de la Société des Ecrivains vaudois, 1955. Prix de la Ville de Lausanne, 1967. References [ edit] ^ "L'écrivain". Association des amis de Gustave roud. Retrieved 21 January 2013. ^ "Gustave roud". Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne. Retrieved 21 January 2013. External links [ edit] [1] (in French) [2] (in French) Entry in the Historical Dictionary of Switzerland (in French, German, and Italian) Friends of Gustave Roud Association (in French) Gustave Roud on Le Culturactif Suisse (in French)

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Gustave Roud, critique, traducteur, photographe mais aussi et surtout poète suisse, peu connu bien qu'il ait largement influencé le regretté Philippe Jaccottet (qui lui consacre d'ailleurs une préface merveilleuse). Il s'agit d'un recueil de poésie en prose plutôt classique et romantique, accessible à tous et toutes, qui m'a séduite par la grâce de son style, sa grande mélodie ainsi que la singularité de ses thématiques (la campagne, sa temporalité très particulière, le travail des paysans et plus largement la beauté des paysages du Haut Jorat où il a passé l'essentiel de sa vie). Dis comme ça, j'ai conscience que j'ai peu de chances de vous donner envie de le découvrir alors je vais laisser Philippe Jaccottet vous résumer son oeuvre: "Roud a cité souvent, et on ne peut éviter de le faire après lui, ce fragment de Novalis qu'il a traduit ainsi: « Le Paradis est dispersé sur toute la terre, c'est pourquoi on ne le reconnaît plus. Il faut réunir ses traits épars. » Ce fragment est une des clefs de son œuvre; un passage d'une « Lettre » à son éditeur [... ] le complète: « La poésie (la vraie) m'a toujours parue être.. une quête de signes menée au cœur d'un monde qui ne demande qu'à répondre, interrogé, il est vrai selon telle ou telle inflexion de voix »... Gustave Roud (French pronunciation: ​[ɡystav ʁu]; April 20, 1897 – November 10, 1976) was a French-speaking Swiss poet and photographer.

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La houle des saisons confondues y verse à tes pieds comme une vague le froment, la rose, la neige pure. Un Jour fait de mille jours se colore et chatoie au seul battement de ta mémoire. Tu sais enfin. L'ineffable. Et pourtant, l'âme sans défense ouverte au plus faible cri, j'attends encore.

à Fernand Cherpillod Bain d'un faucheur Un dimanche sans faux comblé de cloches pures Ouvre à ton corps brûlé la gorge de fraîcheur Fumante, fleuve d'air aux mouvantes verdures Où tu descends, battu de branches et d'odeurs. Ce tumulte de lait dans la pierre profonde De quel bouillonnement va-t-il enfin briser L'âpre bond de ta chair ravie au linge immonde Vers une étreinte d'eau plus dure qu'un baiser! Là-haut sous le soleil, au flanc des franges d'ombre, Lèvres béantes, lourds de ton noir alcool, Sommeil! les moissonneurs te livrent leurs bras sombres Et gisent à jamais crucifiés au sol. Paix à ce lent troupeau de forces dénouées! Qu'il goûte son repos sous l'aile des vergers! Mais la dérision de ces faces trouées, Cet amoncellement de brebis sans berger, Cette acceptation d'esclaves, tu les nies, Ô corps agenouillé sur le sable de sel Dans le frémissement des feuilles infinies Et les tonnants éclats du fleuve temporel! Tu n'es plus le faucheur qui rêve de rosées En regardant saigner le sang des poings mordus Par la paille et l'épi des gerbes embrasées...
July 31, 2024, 8:06 am